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Le Lion Ésotérique de l'Arsenal de Venise
Un lion ésotérique aux Caractères Runiques
Lion du port du Pirée Ce grand lion, avant d’être arraché à son soleil athénien fut également “tatoué” de lettres à première vue incompréhensibles, ce qui l'a transformé en une énigme pendant plusieurs siècles.
Le célèbre dessinateur vénitien, Hugo Pratt, père de Corto Maltese, le considérait comme le plus ancien symbole de saint Marc, mais sans ses attributs (le livre entre les pattes avec l'inscription “Pax tibi Marce, Evangelista meus” - “Que la Paix soit avec toi, Marc mon Évangéliste”).
Dans le livre d'Hugo Pratt, “Fable de Venise”, Corto Maltese part à la recherche d'une émeraude magique et rend une petite visite au grand lion de l'Arsenal avec ses fameux caractères runiques, histoire de résoudre l'énigme pour trouver le trésor : du « Da Vinci Code » ou « Inferno » à la Dan Brown en avance !
Mais le mystère s’est éclairci après 1800, grâce un Suédois du nom d'Akerblad qui sut deviner que les caractères gravés sur le lion étaient de type runique.
Lion du port du Pirée C'est finalement un Danois, C.G. Rafn, qui réussit à les traduire entièrement en 1856.
Il comprit en effet que l'inscription contenait à la fois des caractères runiques, mais également un idiome danois antique, fortement diffusé dans l'Europe du Nord.
De plus la langue utilisée sur le corps du lion était, en 1856, encore plus ou moins en usage dans certaines landes perdues de l'Islande.
On découvrit ainsi que cette inscription mystérieuse avait été gravée par des soldats mercenaires d'origine scandinave qui avaient servi sous les ordres de l'empereur de Byzance, Michel IV le Paphlagonien, pour réprimer une révolte contre une levée d'impôts dans la ville d'Athènes en 1040.
Ces guerriers vikings de la garde varangienne des empereurs byzantins, conduits par leur chef Harold le Grand, voulurent donc tout simplement laisser la trace de leur passage au Pirée en gravant sur le lion le récit de leurs exploits militaires !
Sur l'épaule gauche du lion, la traduction de l'inscription datant de l'an 1040, donne ce qui suit :
Lion du port du Pirée Sur l'épaule gauche du lion, la traduction de l'inscription datant de l'an 1040, donne ce qui suit :
« Haakon avec Ulf, Asmund et Orn, ont conquis ce port. Ces hommes reçurent de fortes sommes à cause de la révolte du peuple grec.
Dalk a été captif dans des pays lointains. Egil faisait la guerre en Roumanie et en Arménie avec Ragnar. »
Et sur la hanche droite du lion, l'inscription est tout simplement… une signature !
« Sur l'ordre de Harold le Grand, Asmund grava ces runes avec l'aide de Asgeir, Thorleif, Thord et Ivard, bien que les Grecs s'y opposèrent. »
Le Lion de la voie Sacrée du temple d'Héphaïstos
Le lion d'Héphaïstos de la Voie Sacrée Scultpure - Marbre du Pentélique - IVe siècle av. J.-C.
Le second grand lion, non plus assis, mais cette fois couché à droite de l'entrée de l'Arsenal, date du IVe siècle av. J.-C.
Ce lion provient de la voie Sacrée qui reliait Athènes à Éleusis et se trouvait au pied du temple d'Héphaïstos.
Ce lion indiquait également la fin de la route du Pirée tandis que le premier grand lion, celui du port d'Athènes, indiquait le début de la même route.
Le lion d’Héphaïstos fut, tout comme celui du port du Pirée, ramené à Venise en 1687 par Francesco Morosini.
Le lion d'Héphaïstos de la Voie Sacrée Il fut installé devant l'Arsenal de Venise, avec le lion du port du Pirée, en 1688.
Le Sénat vénitien fit graver sur le socle du lion, en 1692, l'inscription suivante :
“ATHENIENSIA VENETÆ
CLASSIS TROPHŒA
VENETI SENATVS
DECRETO IN NAVALIS
VESTIBVLO CONSTITVTA”
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