Biennales Biennale Art | Architecture
Biennale Art 2024 | 2022 | 2019 | 2017 | 2013 | 2011
Artistes Armitage | Bove | Bendayan | Bertlmann | Canosa | Chiha/Karim/Abdallah | Condo | Da Corte | David | Gruyter/Thys | Hamilton | Hernandez | Ihrman | Jamie | Jarpa | Jungerman | Kensmil | Kolíbal | Liu Wei | Marclay | Mehretu | Minoliti | Moulène | Muholi | Mulleady | Ozbolt | Pieski | Prouvost | Puryear | Shishkin | Singer | Sokurov | Stanczak | Taylor | Upson | Ursuta | Wagner/Burca | Wilkes| Yi A. | Yoon
Khnum : Islam et Moataz Abdallah, Ahmed Chihah, Ahmad Abdel Karim, Égypte Biennale d'Art Venise
Le dieu Khnum (ou Khnoum) est cité dans le Livre des Morts des anciens Égyptiens.
Durant son voyage dans l’au-delà le défunt rencontre des êtres malfaisants prêts à le détruire pour l’empêcher de gagner la vie éternelle.
Khnum est un dieu protecteur venant à son secours :
« Arrière ! Va-t’en, démon à la gueule ouverte ! Je suis Khnum, seigneur de Pshenu. »
Khnum, ami du Bien et médiateur auprès du dieu solaire Râ, est venu à Venise pour évoquer l’histoire et la civilisation de son pays aux visiteurs, en utilisant les techniques modernes des nouveaux médias.
Quatre artistes égyptiens ont magnifiquement su présenter Khnum comme un témoin extraordinaire qui a traversé les siècles et connu toutes les époques de l’histoire de leur pays.
Ahmed Chiha, Ahmad Abdel Karim, Islam Abdallah et Moataz Abdallah ont réalisé cette œuvre en commun pour répondre au thème de la Biennale de Venise 2019 : peut-on vivre une époque intéressante quand on vit son présent en cherchant l’essence du passé.
On entre dans le pavillon égyptien pour découvrir l’antichambre d’un temple merveilleux qui présente une allée de sphinx à têtes de béliers qui rappelle celle de Louxor.
Les sphinx ont été témoins de la vie des anciens Égyptiens, ils sont la mémoire de leur civilisation.
Aujourd’hui encore ils continuent ce « travail de mémoire » et sont témoins des derniers progrès technologiques employés par ceux qui viennent les contempler.
Des écrans-tablettes couvrent ici la face des béliers de Khnum, qui synthétisent ainsi le passé et le présent.
L’image est universelle : en dépit de la diversité des langues et des cultures, tout le monde comprend les messages visuels.
Les béliers de Khnum tournent leurs têtes de gauche à droite, en nous montrant leurs écrans où défilent des images du monde entier, et nous rappellent que les anciens Égyptiens furent les précurseurs des sciences et des techniques.
La quête de l’immortalité stimulait leur désir de percer les mystères de la vie et de la mort, ainsi que leur envie de connaître les secrets de l’univers.
En pratiquant la médecine et la momification, l’astronomie, l’alchimie, l’architecture et l’arpentage (qui sont à l’origine de la géométrie), la peinture, la musique, la sculpture... c’est ainsi qu’ils établirent les bases des principaux domaines du savoir et de l’art.
En passant au milieu des sphinx à têtes de béliers, n'oubliez pas de contempler les très beaux dessins muraux composés de formes simples et de figures géométriques ainsi que les silhouettes qui ornent les murs de cette salle de la Mémoire ou de « Khnum-témoin ».
Ils nous rapprochent de ce lointain passé de l’humanité où l’on écrivait en hiéroglyphes sur des rouleaux de papyrus, semblables aux rouleaux empilés qui sont présentés ici.
Au bout de cette voie sacrée, on franchit une porte haute pour accéder à la salle du sanctuaire, où l’on est frappé par la majesté d’un grand sphinx sur son piédestal, et surpris de voir sa tête remplacée par une parabole levée pour capter la lumière d’un disque lumineux.
Un sphinx-parabole placé sous l’immensité du ciel pour accueillir la lumière et la chaleur du disque solaire au zénith, symbole du dieu Râ, le Maître de l’Univers des temps anciens.
Un « Khnum-parabole » tourné vers le ciel pour capter les émissions des satellites qui lui donnent des nouvelles du monde entier en voyageant autour de la terre.
Un doux parfum flotte dans cette pièce pour ajouter à la beauté mystérieuse des dessins sur les murs.
Ces dessins évoquent les dessins ésotériques illustrant les mystères religieux et les mythes de l’origine de la vie, de la mort, et de l’existence d’un monde de l’au-delà.
Pour assister le défunt dans son voyage dans l’au-delà, où il était jugé et menacé par des démons avant pouvoir ressusciter un jour, les anciens Égyptiens sollicitaient l’aide des dieux en lisant Le Livre des Morts à haute voix.
Voici quelques extraits du Livre des Morts où la défense du défunt prend la forme d’une confession négative :
« O vous, divinités, qui siégez dans la vaste salle de la Justice, je vous salue !
En vérité, je vous connais et je connais vos noms ! Ne m’abandonnez pas au couperet du bourreau ! N’insistez pas sur mes péchés devant le Dieu qui est votre Seigneur !
[…] Faites entendre Vérité au Seigneur de l’Univers !
Car je n’ai fait, pendant ma vie sur terre, que ce qui était vrai et juste.
Je n’ai jamais maudit un dieu.
[…] Je donnais du pain à l’affamé et de l’eau à celui qui avait soif, des vêtements à l’homme nu, un bateau au naufragé.
Aux dieux je faisais des offrandes, des libations aux Esprits sanctifiés.
[…] Délivrez-moi de Babaï qui, au jour du Grand Jugement, se nourrit des entrailles des Puissants ! (Babaï : divinité à tête de crocodile qui dévorait les âmes damnées).
[…] Laissez-moi pénétrer jusque chez vous !
Car je n’ai commis ni fraude, ni péché d’aucune sorte.
Je n’ai pas porté de faux témoignage.
Que nul mal ne me soit fait !
Car je me suis nourri de Vérité et de Justice.
Pure est ma bouche ! Pures sont mes mains !
Faites que j’entende, venant de vous, cette parole :
Oh ! Viens en paix, Âme qui arrive ici !
Viens en paix. »
Livre des Morts des Anciens Égyptiens
« Khnum », réceptacle des oracles qui déchiffraient les messages du ciel, demeure le fidèle gardien des secrets du Temple.
« Khnum », le conteur d’histoires qui a tout vu et tout retenu, est le messager qui s’adresse à tous en montrant que la recherche du passé stimule la réflexion avec l’espoir et la satisfaction de la découverte.
Dans ce pavillon égyptien de la Biennale d'art de Venise, en franchissant une porte basse comme celles des tombes égyptiennes, on quitte le sanctuaire de Khnum en pensant que nous vivons une époque formidable où la connaissance et la contemplation des œuvres d’art sont accessibles à tous.
Artistes Armitage | Bove | Bendayan | Bertlmann | Canosa | Chiha/Karim/Abdallah | Condo | Da Corte | David | Gruyter/Thys | Hamilton | Hernandez | Ihrman | Jamie | Jarpa | Jungerman | Kensmil | Kolíbal | Liu Wei | Marclay | Mehretu | Minoliti | Moulène | Muholi | Mulleady | Ozbolt | Pieski | Prouvost | Puryear | Shishkin | Singer | Sokurov | Stanczak | Taylor | Upson | Ursuta | Wagner/Burca | Wilkes| Yi A. | Yoon
Biennale Art 2024 | 2022 | 2019 | 2017 | 2013 | 2011
Biennales Biennale Art | Architecture
Retour en haut de la page