Hôtel Danieli à Venise
4196, Riva degli Schiavoni - Castello 30122 VeniseL'hôtel Danieli à Venise est plus qu'un hôtel, c'est une institution, un lieu où il faut avoir été lorsque l'on fait partie de la haute société, un hôtel également synonyme de romantisme par l'empreinte qu'y laissèrent Alfred de Musset et George Sand.
Bien avant de s'appeler l'hôtel Danieli, ce palais s'appelait le Palazzo Dandolo, du nom de l'une des plus illustres familles de Doges de la République de Venise, dont le courageux Enrico Dandolo qui ramena les célèbres chevaux de la Basilique Saint-Marc depuis Constantinople, qu'il avait vaincue.
C'est au XVe siècle que fut construit en style Vénéto-Gothique le Palazzo Dandolo qui abrite aujourd'hui l'hôtel Danieli. Le palais passa ensuite de famille noble à famille noble, apporté en dot, ou racheté.
Les Gritti en firent l'acquisition en 1536 puis s'y succédèrent les Mocenigo et enfin les Bernardo et les Nani.
Après la chute de la République, Giuseppe Da Niel, connu sous le nom de Danieli, racheta le palais et le transforma en hôtel en 1822.
À cette époque, l'hôtel Danieli s'appelait “l'Albergo Reale”, il devint ensuite le Royal Danieli, avant de s'appeler finalement et simplement l'hôtel Danieli.
Pour faire face au succès de l'hôtel on construisit plus tard deux autres bâtiments, de part et d'autre du Palazzo du XVe siècle. Les trois bâtiments communiquent d'ailleurs entre eux.
Cet hôtel de grand luxe, le premier hôtel sur la Riva degli Schiavoni lorsque l'on vient du Palais des Doges, ce qui augmente encore son prestige, offre une vue unique sur le bassin de Saint-Marc et l'église de San Giorgio Maggiore, une vue admirablement décrite par George Sand lorsqu'elle y séjournait en compagnie d'Alfred de Musset :
« Le soleil était descendu derrière les monts Vicentins. De grandes nuées violettes traversaient le ciel au-dessus de Venise.
La tour de Saint-Marc, les coupoles de sainte-Marie (Santa Maria della Salute), et cette pépinière de flèches et de minarets qui s'élèvent de tous les points de la ville se dessinaient en aiguilles noires sur le ton étincelant de l'horizon.
Le ciel arrivait, par une admirable dégradation de nuances, du rouge cerise au bleu de smalt ; et l'eau, calme et limpide comme une glace, recevait exactement le reflet de cette immense irisation.
Au-dessous de la ville elle avait l'air d'un grand miroir de cuivre rouge.
Jamais je n'avais vu Venise si belle et si féerique.
Cette noire silhouette, jetée entre le ciel et l'eau ardente comme dans une mer de feu, était alors une de ces sublimes aberrations d'architecture que le poète de l'Apocalypse a dû voir flotter sur les grèves de Patmos quand il rêvait sa Jérusalem nouvelle, et qu'il la comparait à une belle épousée de la veille.
Peu à peu les couleurs s'obscurcirent, lés contours devinrent plus massifs, les profondeurs plus mystérieuses.
Venise prit l'aspect d'une flotte immense, puis d'un bois de hauts cyprès où les canaux s'enfonçaient comme de grands chemins de sable argenté.
Ce sont là les instants où j'aime à regarder au loin. »
George Sand - Lettres d'un voyageur
Et George Sand admira avec bien d'autres, peintres, écrivains, musiciens, Princes et Reines…, cette vue magnifique sur le bassin de Saint-Marc depuis les fenêtres ou encore depuis la fameuse terrasse de l'hôtel Danieli.
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