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La Fête du Rédempteur : « La Biondina in Gondoleta »
La nuit du Rédempteur était “la notte famosissima”, la célèbre et merveilleuse nuit d'été passée sur l'eau, à la lumière des lanternes colorées, avec de la musique et des chansons d'amour.La « Biondina in Gondoleta », (littéralement la blondinette en gondolette), faisait partie des grands classiques.
Car la femme et l'amour étaient liés à la gondole, toujours partenaire de la vie amoureuse à Venise : « l'andar in gondola », la promenade en gondole, était l'invitation par excellence !
C'est Johann Simon Mayr qui mit en musique le texte du poète Antonio Maria Lamberti, « La Biondina in Gondoleta ».
Johann Simon Mayr, né en Bavière, joua de la viole à l'opéra théâtre de la Fenice, il fut aussi le maître de Gaetano Donizetti.
Mayr se maria avec une Vénitienne et écrit trente et une œuvres pour les scènes vénitiennes, son œuvre fut également jouée à la Scala de Milan, avec treize premières, Naples, Rome, Turin, etc.
Malgré cette activité artistique intense, il trouva le temps de mettre en musique le poème d'Anton Maria Lamberti, de cette blondinette en gondole que le poète avait dédié à la noble Marina Querini Benzon en la présentant comme une femme légère et facile à séduire, ce qui lui a valu la colère de la belle Marina, mais aussi la célébrité jusqu'à nos jours de ce poème mis en musique par Mayr.
Giovanni Simone Mayr est enterré à la Basilique de l'île Santa Maria Maggiore où on lui éleva un monument dont l'un des souscripteurs fut Giuseppe Verdi, un monument qui se trouve à côté de son élève le plus célèbre, Gaetano Donizetti.
La Chanson de la « Biondina in Gondoleta »
La Biondina in gondoleta,
L’altra sera gò menà,
Dal piacer la povereta
La s’à in bota indormenzà.
La dormiva su sto brazzo,
Mi ogni tanto la svegiava;
Ma la barca che ninava
La tornava a indormenzar.
Fra le nuvole la luna
Gera in cielo meza sconta,
Gera in calma la laguna,
Gera el vento bonazzà.
Una sola bavesèla
Sventolava i so caveli,
E faceva che dai veli
Sconto el sen no fusse più.
Contemplando fisso fisso
Le fatezze del mio ben,
Quel viseto cussì slisso;
Quela boca e quel bel sen,
Me sentiva drento al peto
Una smania, un missiamento;
Una spezie de contento
Che no so come spiegar.
So’ stà un pezzo rispetando
Quel bel sono, e ò soportà,
Benche Amor de quando in quando
El m’avesse assae tentà;
E ò provà a butarme zozo
Là con ela a pian pianin;
Ma col fogo da vicin
Chi averia da ripossar?
M’ò stufà po’ finalmente
De sto tanto so dormir,
E gh’ò fato da insolente,
Nè m’ò avudo da pentir;
Perchè, oh Dio, che bele cosse
Che gh’ò dito, e che gh’ò fato!
No, mai più tanto beato
Ai me’ zorni no son sta
Anton Maria Lamberti
La « Biondina in Gondoleta » par « Umberto Da Preda »
La « Biondina in Gondoleta » par « il Pomo d'Oro »
Et « il cantagiro sull'acqua », le tour de chant sur l'eau, avait justement lieu pendant la nuit du Redentore, qui était devenue, au fil du temps, une grande fête gastronomico-pagano-religieuse pour les Vénitiens.
C'était la nuit où chanteurs et musiciens profitaient de ce vaste auditoire flottant pour présenter leurs nouvelles compositions, qui pouvaient être immédiatement adoptées si elles avaient eu le bonheur de plaire.
« Battei, barche e peotte
L'è tute iluminae
Co feràli e baloni
Se sente canti e suoni
Andamo tuti a goder
sto mezo bacanal »
Traduction e-Venise :
« Bateaux, barques et Péottes,Sont toutes illuminées,
Avec lanternes et ballons,
On entend la musique et les chants
Allons tous nous amuser
Au milieu de cette bacchanale »
Des centaines de chansonnettes furent ainsi composées aux XVIIIe et XIXe siècles.
On les entendait ensuite durant de nombreuses années, puis elles disparaissaient au fond des canaux sans que personne n'ait jamais songé à les éditer.
Quelques-unes furent heureusement retranscrites par des amateurs ; en général, il ne reste que quelques titres ou quelques paroles de celles qui eurent l'heureuse fortune d'échapper à l'oubli.
En voici une datant du XVIIIe siècle :
« Nina, da bando i scrupoli,
No dirme, via, de no,
Se compagnarte in gondola
Sta note mi vorò.
La note xè belissima
Le stele brila in ciel
Xè un specio l'acqua, e l'aria
Xè un balsamo, xè un miel.
La note famosissima
Del nostro Redentor,
Nina, via, persuàdete
Lé fata per l'amor.
Varda che festa splendida
La Zueca xè un bisù
Tuti se sente in gringola
Nina no posso più.
Vien qua, mia bêla còcola
In barca vien co mi
Fra canti soni e ciàcole
Sina che spunta el di.
La note famosissima… »
Voici notre traduction de cette chanson toute simple, mais si belle à cause de la musique de la langue, pour vous offrir une image d'un style de vie… George Sand l'a peut-être entendue !
« Nina, abandonne tes scrupules,
Allez, ne me dis pas non si cette nuit
Je veux t'accompagner en gondole.
La nuit est magnifique,
Les étoiles brillent dans le ciel,
L'eau est un miroir,
Et l'air est un parfum,
Doux comme le miel.
La fameuse nuit de notre Rédempteur,
Allez, Nina, crois-moi,
Est faite pour l'amour.
Vois cette splendide fête !
La Giudecca est un bijou,
Tous sont remplis d'allégresse,
Nina, je n'en peux plus !
Viens-là, ma belle, ma chérie,
En barque avec moi parmi les voix,
La musique et les chants,
Jusqu'au lever du jour.
La fameuse nuit (refrain) de notre Rédempteur,
Allez, Nina, crois-moi,
Est faite pour l'amour. »
Sand, Howells, Eden | Paul de Musset
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