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Les Colonnes de la Piazzetta - saint Marc et saint Théodore
Les deux monstres ne paraissent pas vouloir frayer ensemble
« Au premier plan, en face du débarcadère des gondoles, entre la Bibliothèque et le palais ducal, se dressent deux énormes colonnes de granit africain d'un seul morceau, jadis roses, mais lavées de tons plus froids par la pluie et le temps.
Sur celle de gauche, en venant de la mer, se tient, dans une attitude triomphante, le front coiffé d'un nimbe de métal, l'épée au côté, la lance au poing , la main appuyée à sa targe, un saint Théodore d'une belle tournure, foulant aux pieds un crocodile.
Sur celle de droite, le lion de Saint-Marc en bronze, les ailes déployées, la griffe sur son évangile, le mufle renfrogné, tourne la queue au crocodile de saint Théodore, de l'air le plus farouche et le plus maussade que puisse prendre un animal héraldique.
Les deux monstres ne paraissent pas vouloir frayer ensemble.
On dit qu'il n'est pas de bon augure de débarquer entre ces deux colonnes, où se faisaient autrefois les exécutions, et nous priâmes le gondolier, quand il nous mettrait à terre, de débarquer par l'escalier de la Zecca ou du pont de la Paille, ne nous souciant nullement de finir comme Marino Faliero, à qui mal en prit d'avoir été jeté par la tempête au pied de ces piliers redoutables. »
Théophile Gautier - Italia 1855
Là fut décapité le brave et infortuné Carmagnola
« Puis, au premier plan de cette place, distantes entré elles d'une trentaine de pas environ, deux colonnes de granit transportées en 1125, de l'archipel de la Grèce à Venise, par le doge Michieli, et dressées où nous les voyons en 1170, après qu'on leur eut préparé une base et adopté des chapiteaux de bronze.
Sur celle de droite, s'élève, debout sur un crocodile, la statue de saint Théodore, premier patron de la République.
Celle de gauche est surmontée du Lion ailé de saint Marc, tenant l'Évangile ouvert sur lequel repose sa griffe.
La place des Invalides, à Paris, jadis posséda ce lion enlevé par Bonaparte à Venise, alors que l'Europe entière envoyait ses trésors artistiques à notre capitale et à ses musées.
Mais 1815 le rendit à Venise.
Seulement il ne possédait plus alors son Évangile, qu'une main profane lui avait enlevé.
C'est entre ces deux colonnes que le Conseil des Dix faisait exécuter ceux de ses criminels qu'il ne tuait pas dans le secret de ses puits.
Là, fut décapité le brave et infortuné Carmagnola ; là, jadis, étaient frappés de la main des bourreaux et les coupables et bien des innocents.
C'était à ces colonnes que le même conseil, si ombrageux et si terrible, faisait attacher par les pieds les cadavres de tous les suppliciés pour des crimes ou de prétendus crimes d'État. »
Alfred Driou - Voyage Venise 1861
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