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Canaletto : Le Grand Canal vu du Palais Balbi jusqu'au Pont du Rialto
Huile sur toile (144 x 207cm) 1723 Ca’ RezzonicoIci Canaletto nous emmène à vol d’oiseau le long du Grand Canal de Venise, depuis les fenêtres du palais de la Ca’ Foscari jusqu’au pont du Rialto.
Canaletto rapproche le lointain dans ses perspectives.
Sa manière personnelle de rendre la perspective est déjà présente dans cette toile de jeunesse, puisqu’il n’a que 25 ans.
Tandis que chez ses prédécesseurs, la perspective sert à créer un point de fuite, à faire en sorte que l’œil se perde dans le lointain, Canaletto inverse totalement cet effet.
La partie la plus éloignée du paysage ne « s’enfuit » pas, elle se rapproche !
La profondeur du paysage est toujours bien présente, mais l’œil peut embrasser l’ensemble sans « glisser » le long des façades pour arriver au bout du tableau.
Les perspectives sont respectées, les palais les plus éloignés sont, comme il se doit, plus petits, mais « ils ne s’éloignent pas » !
Cela nous paraît simple, mais pour l’époque, c’était une véritable révolution picturale.
Pour y arriver, Canaletto se sert en partie de la lumière.
Toutes ces parties de façades éclairées par le soleil sont « accrochées », « liées » au premier plan du tableau.
C’est le même blanc que l’on retrouve dans la voile du bateau qui occupe le centre, au premier plan, que sur la façade du palais qui se situe juste à gauche du pont du Rialto, ou encore dans la toile qui couvre le pont du bateau qui est amarré au fond, sous le dôme de la Basilique San Giovanni e Paolo, à droite du Rialto.
C’est toujours le même blanc que l’on retrouve dans l’écume des rames des bateaux du second plan ainsi que dans les vêtements du gondolier, à gauche dans le quatrième plan.
Les cheminées, les pieux d’amarrage, les auvents des façades, les obélisques en haut du Palazzo Papadopoli (sur la gauche), contribuent tous ensemble à renforcer ce tour de force de Canaletto qui réussit ainsi à rapprocher, à faire s’avancer vers nous tous les éléments du lointain.
Le Ciel et l’Eau du Grand Canal de Venise
Le même effet apparaît dans le ciel où les nuages ne s’éloignent pas, ils viennent vers nous.Enfin, par des jeux d’ombre et des effets de transparence de l’eau, par les angles dessinés par les diverses positions des bateaux, le Grand Canal « s’étale », sans se perdre au loin.
Ce qui lui évitait de tomber dans l’erreur de présenter un Grand Canal qui »monte » comme on peut le voir sur certains tableaux d’autres peintres.
C’est l’un des tests simples pour distinguer les grands peintres des autres : lorsque la mer ou l’eau « monte » en formant un mur dans un tableau, au lieu de s’éloigner vers l’horizon, on peut considérer que son auteur est de qualité moyenne »!
Les Façades des Palais le long du Grand Canal
Sur la gauche, on aperçoit une partie de la façade du Palazzo Balbi avec une Vénitienne enveloppée d’un châle, penchée à son balcon, en train de regarder le spectacle des bateaux juste en dessous d’elle.Cette façade est admirablement bien traitée avec des effets d’ombre et de lumière, avec des éléments architecturaux très dessinés, et d’autres sont rendus de manière plus floue, afin de créer l’impression de relief et mettre encore plus en avant ce balcon et sa Vénitienne.
Une façade « soulignée » par l’éclatante blancheur de la façade du Palazzo Caortorta Angaran située juste à sa droite.
La Vénitienne à son balcon est esquissée en à peine quelques coups de pinceaux très simples et pourtant incroyablement précis.
On voit les pans de son châle dépassant de la rambarde du balcon, on distingue ses yeux et le bandeau noir qui retient sa coiffe.
Elle est à peine dessinée, mais l’utilisation des couleurs, uniques dans cette partie du tableau, et la lumière qui en ressort, en font tout de suite le point principal de cette partie du tableau.
Plusieurs gondoles sont amarrées dans le décrochage qui suit entre les palais Dandolo et Dolfin, là où se trouve aujourd’hui l’arrêt San Tomà du vaporetto.
Plus loin, à gauche du Palazzo Papadopoli, on aperçoit un palais qui n’existe plus aujourd’hui, il a été remplacé par le jardin qui jouxte le Papadopoli.
Il est aussi intéressant de voir le linge qui sèche aux façades des palais du Grand Canal, ce qui est absolument interdit aujourd’hui par la municipalité, pour ne pas « gâcher » le décor !
Toute la partie droite est dans l’ombre, fortement estompée, mais Canaletto réussit tout de même à lui donner vie avec quelques décrochages baignés de soleil, des cheminées qui prennent le soleil et quelques bateaux judicieusement placés le long de la rive.
Ce traitement des façades de la rive droite qui est à l’ombre apporte aussi une touche de mélancolie et de poésie à l’ensemble.
Gondoles et bateaux
La plupart des gondoles sont « fermées » par un « felze » : on pouvait encore voir des felzi installés sur les gondoles jusqu’en 1950, environ.Le Felze était une cabine fixée au milieu de la gondole, qui permettait à ses occupants de se protéger de la pluie ou du soleil et accessoirement, de leur offrir une certaine intimité, voire l’incognito.
Certains détails de ce tableau montrent clairement que Canaletto était bel et bien un enfant de Venise.
En effet, la position des deux gondoliers qui se croisent correspond exactement aux efforts fournis par chacun d’eux.
Celui qui est en jaune et rouge pousse une gondole sans Felze lourdement chargée de sacs de marchandises, fortement arqué, il pousse nettement plus difficilement sur sa rame que l’autre, un effort qui se voit jusque dans l’écume importante produite par l’entrée de la rame dans l’eau.
Sur le quai, on assiste à une petite scène de la vie quotidienne, un dialogue entre ceux qui se trouvent sur la rive et les passagers de la première gondole, tandis qu’un petit chien bondit devant le mendiant appuyé contre le mur.
Tous les bateaux de transport de grande taille sont amarrés et bâchés. Les travailleurs sont déjà rentrés à la maison !
Seules les gondoles et quelques bateaux de transport de plus petite taille sont encore actifs sur le Grand Canal.
Percée du soleil à droite du Palazzo Foscari
Dans ce tableau, le soleil perce l’eau du Grand Canal depuis le pont de l’Accademia (qui n’existait pas à l’époque) jusqu’au niveau de San Tomà.Cette percée de lumière crée à elle seule un premier plan souligné par les différentes couleurs et les éclairages de l’eau, elle est amplifiée par quelques touches de lumière dans les voiles et les vêtements des personnages, sans oublier le bateau rouge, éclatant !
Ce bateau est une « Peata » à deux rameurs, relativement large et recouverte d’un dais rouge rehaussé d’éléments dorés.
Une longue table est installée sous le dais et les passagers sont assis de chaque côté de la table.
Un bateau lourdement chargé de passagers, vu sa ligne de flottaison assez basse sur l’eau, et de plus particulièrement large.
À première vue ils sont au moins huit, d’où l’effort du « Popier » (le rameur de poupe en vénitien) pour faire avancer et diriger son bateau.
Enfin, sur le bateau situé tout à fait à droite au premier plan, un marin finit de mettre en ordre son bateau amarré après sa journée de travail.
Un élément particulièrement bien traité par Canaletto, on « voit » le geste du marin, on « assiste » au spectacle.
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