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Canaletto : La Vue du Rio dei Mendicanti à la Ca' Rezzonico à Venise
Huile sur toile (143 x 200cm) 1723 Ca’ RezzonicoCe tableau du Rio dei Mendicanti, représente le canal qui relie les Fondamente Nove au grand Campo San Giovanni e Paolo, face au pont Cavallo, que l’on voit esquissé dans le fond.
Le Rio dei Mendicanti correspond à la frontière qui sépare les Sestieri du Castello (à gauche) et du Cannaregio (à droite).
Cette toile a été peinte depuis le haut du pont dei Mendicanti qui longe la rive des Fondamente Nove.
Nous sommes ici bien loin du Grand Canal et de ses riches et imposants palais.
Dans ce tableau, Canaletto a voulu peindre « sa » ville, la Venise dite mineure, celle des Vénitiens « au naturel ».
Et à ce titre tout y est, des travailleurs du chantier de bateaux aux commères sur le pont, en passant par le mendiant, le vieillard qui s’appuie au mur, la ménagère à sa fenêtre en train de secouer son balai, le linge qui sèche en oriflammes sur et entre les façades et même sur les « Altane » (terrasses en bois sur les toits des maisons vénitiennes).
Une vue de la véritable vie quotidienne des Vénitiens, avec des scènes que l’on peut encore voir aujourd’hui au même endroit.
La « rue » du Rio dei Mendicanti
Sur la rive gauche, on aperçoit une partie de la façade de l’église San Lazzaro dei Mendicanti voisine du couvent dei Mendicanti, le tout se terminant par la Scuola Grande San Marco que l’on aperçoit surmontée des sculptures qui font face au Campo San Giovanni e Paolo (dans le Castello à Venise).Aujourd’hui, tous les bâtiments de cette rive font partie de l’hôpital civil de Venise et ont perdu leur caractère religieux, exception faite de l’église, accessible aux malades de l’hôpital.
Sur la partie droite, point de palais, mais de grandes maisons d’habitation populaires.
À part la grande bâtisse et le pont de bois qui la reliait à la rive gauche, tout est resté identique, y compris le « Squero », le chantier de bateaux qui est devenu le club nautique (la « Remiera ») des employés de la compagnie d’assurances Generali.
Ici aussi, le traitement de la perspective est remarquable, pas d’arrière-plan fuyant : on pénètre dans le tableau sans s’y « enfoncer », ce qui nous aide à le lire plus facilement, sans que l’œil soit attiré dans « un couloir ».
Pour éviter cela, Canaletto utilise la lumière qui baigne les façades pour modeler sa perspective comme dans son tableau du « Grand canal vu du Palazzo Balbi jusqu’au pont du Rialto »
À ce titre, le linge, comme les gondoles, jouent un rôle essentiel, depuis le sommet des toits jusqu’au niveau de l’eau.
Le positionnement de l’œil du peintre et du nôtre est également astucieux pour arriver à cet effet : nous sommes parfaitement à l’horizontale, la vue n’est ni plongeante ni montante, c’est une des techniques propres à Canaletto.
La beauté de la Vie Quotidienne des Vénitiens vue par Canaletto
Il n’y a rien d’impressionnant dans ce tableau au niveau architectural.À part le petit bout de façade de l’église San Lazzaro dei Mendicanti et une légère esquisse de l’arrière de la façade de la Scuola Grande di San Marco, c’est la Venise toute simple et laborieuse qui est ici présentée.
Le pont le plus présent, au centre du tableau, est un pont de bois des plus ordinaires.
Les façades sont uniformes et le « Squero », le chantier de bateaux, est un amas de vieilles baraques mal ajustées entre elles sans aucune cohérence.
Et pourtant, c’est un superbe tableau, agréable à l’œil, rempli de poésie et de vie.
Ici la beauté se trouve dans l’authenticité.
Canaletto n’utilise aucun artifice, l’architecture disparaît au profit de l’homme.
Sur la rive à gauche du tableau, sur la Fondamenta dei Mendicanti, plusieurs groupes attirent notre regard.
Au premier plan deux hommes qui discutent, l’un d’eux est coiffé d’un tricorne, plus loin un mendiant ou à tout le moins un vieil homme barbu a posé son bâton contre le mur et fait face à l’un des piliers de l’église.
Difficile de dire ce qu’il fait, même si l’on peut imaginer qu’il… se soulage dans cet angle caché de la rive !
Un peu plus loin, un vieillard s’appuie sur le mur d’une main et sur sa canne de l’autre, tout en essayant d’entendre ce que se disent les trois hommes aux tricornes qui conversent à quelques mètres de lui.
Un peu plus loin, probablement un jeune garçon, vu sa petite taille, est assis au bord de l’escalier qui descend vers l’eau.
Il est probable que le batelier au bonnet rouge et sa veste marron debout sur son Sandolo est en train d’aborder pour aller le chercher.
Juste avant lui, une autre gondole ornée d’un Felze vient à peine de quitter la rive, ce qui se voit particulièrement bien par la position du gondolier qui doit pousser fortement sur sa rame pour lui donner de l’élan.
Sur la gauche, d’autres personnages occupent le reste de la scène, l’un désigne un bateau de la main, deux femmes sont en pleine conversation sur la rive, ainsi que deux autres sur le pont, panier au bras.
Le long du mur, entre le pont de bois et la Scuola San Marco, sont accrochées une vingtaine de toiles dont il est difficile de deviner l’usage.
Probablement des sacs pour emballer les marchandises transportées à bord des bateaux amarrés sur la rive, et qui sèchent afin d’être prêts pour les livraisons du lendemain.
Mais l’élément de vie le plus intense se trouve dans la partie droite du tableau.
Une vie domestique omniprésente avec ces toiles et toutes ces lessives qui sèchent au vent le long des façades et sur les terrasses des toits.
Une vie laborieuse ininterrompue avec ces ouvriers du petit chantier naval qui mettent une gondole à l’eau.
L’un deux a de l’eau jusqu’aux genoux, tandis qu’un autre pousse sur sa rame enfoncée au fond du canal pour aider le bateau à mieux entrer dans l’eau, un geste accompagné par l’effort des trois autres ouvriers qui poussent sur la poupe de la gondole.
L’occasion de constater qu’à l’époque la profondeur du Rio devait être relativement faible à cet endroit.
Un autre homme est debout à leur droite, et tente de voir ce qui se passe du côté du pont dei Mendicanti, il s’accroche au mur pour éviter de tomber à l’eau, un geste typique que l’on peut encore voir à Venise.
Deux étages au-dessus de cet homme, tant pis pour lui, une ménagère secoue son balai par la fenêtre tout en guettant ce qui se passe en face, sur la Fondamenta dei Mendicanti.
Sous le pont de bois, un homme est en train de ranger quelque chose à ses pieds, tandis que son voisin secoue un linge ou peut-être des filets de pêche humides.
Encore un peu plus loin, un petit bateau chargé de sacs de marchandises est à l’arrêt le long du mur.
Il ne nous manque plus que le son pour pouvoir écouter la musique de cette tranche de vie du quartier.
Le véritable talent de Canaletto se retrouve tout entier dans ce tableau !
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