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Mariano Fortuny y Madrazo (1871-1949)
Mariano Fortuny et sa mère fondèrent la première société Mariano Fortuny à Venise en 1911
Après le triomphe de ses produits à l'exposition des Arts Déco de Paris, Mariano et sa mère Cécilia fondèrent la Société Mariano Fortuny en décembre 1911, dont le siège était situé au palais Martinengo (calle del Traghetto à San Gregorio, n°178), et dont le capital social s'élevait à dix mille lires, investi à parts égales.
Cette société avait pour but de promouvoir des “manifestations d'art pur et appliqué” et Mariano mettait à sa disposition des “systèmes et procédés techniques et artistiques” de sa spécialité, c'est-à-dire toutes ses créations et ses inventions qu'il avait fait breveter.
Une entreprise florissante et des boutiques à Paris, Londres, Madrid, puis New York
Le succès et l'affluence des nombreuses commandes avaient entraîné le développement de l'atelier du palazzo Orfei qui comptait une centaine de personnes.Tant et si bien que dès 1912, Mariano Fortuny ouvre des boutiques à Paris (rue Marignan) et à Londres (Old Bond Street).
En mai 1914, nouveau succès de Mariano Fortuny aux États Unis lorsqu'il expose ses tissus à la galerie Caroll à New York.
Malheureusement, ce bel élan fut interrompu par la première guerre mondiale : plus de commandes, plus de marchés, réduction du personnel et dissolution de la société le 15 février 1916.
Mariano l'assumera désormais en son nom propre comme société individuelle, dont les statuts parlent d'activités d'impression manuelle de la soie.
À cela s'ajoutèrent d'autres motifs de désagrément et de tristesse : l'exil forcé de son ami le prince Hohenlohe, le palais Martinengo hypothéqué à cause des difficultés financières de sa mère Cécilia, qui dut vendre une partie de sa belle collection d'étoffes anciennes.
Et en 1917, le décès de son oncle Ricardo y Madrazo qui s'était occupé de lui durant son enfance et son adolescence à Paris.
En attendant des jours meilleurs, Mariano Fortuny et Henriette continuaient à travailler ensemble.
Henriette s'occupait du traitement des pigments et enduisait elle-même les pochoirs pour l'impression des étoffes ; et Mariano voyageait, toujours en quête d'inspiration, et continuait ses recherches en réfléchissant à tout ce qui pourrait servir de cadre et de décor où faire évoluer ses vêtements, réalisant différents modèles de lampes à éclairage indirect pour le théâtre et la photo, et construisant des meubles très originaux.
Nommé vice-consul honoraire d'Espagne à Venise en 1915, et profitant de la neutralité de son pays, il fit partie du comité de sauvegarde des œuvres d'art de la ville et put ainsi conserver et abriter un certain nombre de trésors appartenant au patrimoine artistique de Venise.
1919 : Association avec Giancarlo Stucky au palais Grassi pour l'ouverture de la fabrique de tissus en coton imprime a la Giudecca
Avec le retour à la paix, l'économie et les affaires reprirent ; et dès 1919, en association avec son ami Giancarlo Stucky, Mariano Fortuny fondait la Société Anonyme Fortuny par actions ayant pour objet “l'impression mécanique en tous genres, à l'exception des soieries et des velours, ainsi que l'impression mécanique des papiers peints et de photographies selon les brevets et les méthodes de Mariano Fortuny.”La Mariano Fortuny S.A. eut d'abord son siège au Grassi qui était à l'époque la résidence de Giancarlo Stucky.
Elle fut transférée en 1921 à la Giudecca, au n°805 de la Fondamenta San Biagio, où on installa les nouvelles machines inventées par Mariano Fortuny :
« Il est venu s'ajouter plus tard les cotons, dont j'ai inventé l'outillage particulier pour pouvoir produire en plus grande quantité… mais en conservant toujours le côté artistique, véritable but de tous mes travaux. »
Elle employait quatre-vingts personnes à l'époque de son apogée, et fut modernisée en 1928-29.
Son procédé d'impression mécanique sur coton blanc était réservé aux métrages de grande largeur pour les tissus d'ameublement.
Les métrages réduits en soie et velours de soie tels que les étoffes pour les vêtements étaient toujours imprimés au palais Pesaro, où Henriette continuait à préparer les teintures et à diriger le travail des ouvrières : couturières, plisseuses, repasseuses…
En résumé : l'atelier de la Giudecca était exclusivement réservé à l'impression mécanique des tissus en coton ; l'atelier du palais Pesaro était spécialisé dans l'impression des étoffes en soie et velours de soie essentiellement destinées à la confection des vêtements Fortuny.
1920 : Ouverture d'une nouvelle boutique rue Pierre Charron à Paris
L'ancienne boutique Fortuny de la rue Marignan fermée pendant la guerre reparaissait cette fois au 67 rue Pierre Charron, à l'angle des Champs Elysées.En plus des robes, on y vendait des tuniques, des manteaux, des toges, des burnous, des caftans, des djellabas, des kimonos, dont la coupe s'inspirait des modèles traditionnels de leur pays d'origine, mais taillés dans les étoffes Fortuny les plus raffinées dont les motifs les plus divers s'harmonisaient avec la coupe du vêtement.
C'est une nouvelle époque de succès auprès de sa clientèle parisienne grâce aux tissus d'ameublement en coton imprimé et à la réalisation d'accessoires originaux tels que des “porte-chapeaux inébranlables”, des lampes avec des abat-jours en voile de soie imprimée de motifs variés, des lampes suspendues inspirées des boucliers sarrasins ou des lanternes chinoises en forme de polyèdres avec des pompons, ainsi que des lampes de style oriental.
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