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Mariano Fortuny y Madrazo, un fils d'Artistes


Autoportrait de Mariano Fortuny vers 1890
Autoportrait de Mariano Fortuny vers 1890
Mariano Fortuny : un fils d'Artistes Amoureux de tous les Arts
Le parcours original et assez complexe de Mariano Fortuny nous a laissé l'image d'un artiste étonnant par son côté touche à tout, sans être pour autant celle d'un homme à la recherche du sensationnel, inaugurant une nouvelle mode pour s'assurer succès et célébrité.

L'origine de toutes ses inventions (lampes et coupole Fortuny, etc.) et de ses travaux artistiques les plus divers (tableaux, compositions de couleurs et de motifs pour ses étoffes, styles de vêtements…) se trouve plutôt dans la sensibilité et la curiosité de cet homme, qui eut le bonheur de vivre au sein d'une famille de peintres et d'amateurs d'art qui lui ont donné une éducation artistique en accord avec son esprit artistique et inventif.

Mariano Fortuny était le fils du peintre espagnol Mariano Fortuny y Marsal.

Le Père de Mariano Fortuny, Mariano Fortuny y Marsal, en 1874
Le Père de Mariano Fortuny, Mariano Fortuny y Marsal, en 1874
Sa mère, Cecilia de Madrazo, appartenait à une dynastie d'artistes qui avaient travaillé au service du roi d'Espagne.

Son père était un peintre connu et un amateur d'objets anciens.

Dans sa jeunesse Mariano Fortuny y Marsal fut envoyé quelques mois au Maroc, afin d'illustrer les faits d'armes de l'armée espagnole, partie en guerre contre ce pays (Son tableau de la bataille de Tétouan fut exposé au musée de Barcelone).

Mais les batailles l'intéressaient beaucoup moins que le pays lui-même : il préférait se promener dans les ruelles de la Casbah pour se plonger dans un monde nouveau, passionné par les gens, leurs mœurs et leurs arts.

Il rapporta ainsi une véritable collection des plus beaux produits de l'artisanat local : des armes magnifiquement travaillées (mousquets, cimeterres, boucliers et casques sarrasins à pointe), des plateaux de cuivre, des tissus et des tapis, des sandales, des babouches brillantes…

Tissus Mariano Fortuny, “Glicine” et “de Medici”
Tissus Mariano Fortuny, “Glicine” et “de Medici”
Autant de couleurs et de belles matières qu'il installera plus tard dans son atelier à Rome où il peignait, gravait, et avait réalisé quelques belles pièces d'orfèvrerie, notamment des manches de poignards et des pommeaux d'épées.

Avant de s'installer à Rome, il avait vécu quelque temps à Paris, où il avait fréquenté des peintres et hommes de lettre comme Jean-Louis-Ernest Meissonnier et Théophile Gautier, qui appréciait son art de l'eau forte et disait de lui :

« Comme aquafortiste, Fortuny égale Goya et s'approche de Rembrandt. »

C'est parmi ses compatriotes installés à Paris, que le père de Mariano Fortuny rencontra sa femme, Cecilia de Madrazo, fille de Federico de Madrazo, peintre portraitiste et conservateur du Musée Royal de Madrid, et sœur de Raimundo, peintre lui aussi.

Mariano Fortuny père, tout en suivant les traces des grands artistes de la renaissance, admirait également les impressionnistes et souhaitait d'abord et avant tout peindre pour lui-même.

Musée Mariano Fortuny Palazzo Pesaro degli Orfei
Musée Mariano Fortuny Palazzo Pesaro degli Orfei
Il vivait à Rome avec son épouse Cécilia et ses deux enfants, Mariano et Maria Luisa ; et c'est au milieu de son extraordinaire collection qu'il travaillait et recevait ses élèves.

Une photo nous montre l'artiste romantique méditant au milieu de tous ces objets appartenant au passé, et qui ont perdu leur utilité dans le monde modern

C'est un véritable “cabinet des curiosités” à la mode du XIXe siècle, un musée-atelier, où naît une peinture qui explore le passé et les espaces lointains et exotiques.

Un musée-atelier semblable à celui que se construira son fils quand il s'installera au Palazzo degli Orfei à Venise.

Le Musée-Maison de Mariano Fortuny au Palazzo Pesaro degli Orfei à Venise
Le Musée-Maison de Mariano Fortuny au Palazzo Pesaro degli Orfei à Venise
Le cabinet de travail de Mariano Fortuny père était aussi un lieu de rencontre pour les passionnés d'art et pour l'élite romaine...

Hélas, le père de Mariano Fortuny n'avait que trente-six ans lorsqu'il mourut en 1874.

Cécilia quitta Rome pour Paris et s'installa avenue des Champs Elysées avec les enfants, pour y retrouver son frère Raimundo de Madrazo qui jouera un rôle important dans l'éducation de son neveu Mariano.

Enfance et Adolescence à Paris parmi les artistes

La Peinture

Dès l'âge de neuf ans, Mariano annonçait déjà un certain talent en réalisant une copie d'un tableau de Diego Vélasquez.

Il reçut des notions de sculpture dans l'atelier d'Auguste Rodin, mais ses maîtres furent surtout son oncle et des artistes peintres amis de son défunt père, comme Benjamin-Constant, dont il fréquenta assidûment l'atelier de 1876 à 1885.

Mariano Fortuny : Portrait d'Henriette en 1935, drapée dans un châle de soie imprimée “Knossos”
Mariano Fortuny : Portrait d'Henriette en 1935, drapée dans un châle de soie imprimée “Knossos”
Ces peintres étaient partisans d'un réalisme épique inspiré parfois de la renaissance italienne ; Mariano Fortuny en hérita une conception mimétique de la peinture, qui faisait fonction d'illustration et de souvenir des lieux plutôt que l'expression de sentiments, et dont le réalisme apparent relevait plus de l'imaginaire que de l'analyse.

Le Théâtre

Giovanni Boldini, un ancien ami de son père, l'emmena voir les ballets spectacles de l'Eden, ouverts depuis 1883.

Son intérêt pour le spectacle se transforma en passion quand il découvrit les coulisses.

Mariano se mit alors aussitôt à l'étude de tout ce qui concernait la scène : l'électricité et l'optique, pour l'éclairage et les effets, la construction de petites maquettes de théâtre pour les décors, ainsi que les costumes des comédiens pour trouver un style qui soit en harmonie avec l'œuvre représentée.

L'Opéra de Wagner

À tout cela s'ajoutent les courants de pensée en cette fin du XIXe : certains étaient à la recherche d'un corpus idéologique offrant, à travers l'union des arts, une nouvelle proposition de vie et de société, en se réfugiant dans des conceptions métaphysiques où les arts tendaient vers la Beauté, vers l'Idéal pur, devenant ainsi le langage d'une élite d'initiés qui partageaient la même passion.

Croquis de Mariano Fortuny pour le IIIe Acte des Maîtres Chanteurs de Richard Wagner en 1931 à l'Opéra de Rome
Croquis de Mariano Fortuny pour le IIIe Acte des Maîtres Chanteurs de Richard Wagner en 1931 à l'Opéra de Rome
La conception wagnérienne de l'œuvre d'art totale, où musique, voix, chorégraphie, costumes, décors, espace et lumière constitueraient un ensemble le plus harmonieux qui soit, répondait parfaitement à cette aspiration.

Et c'est un passionné de Wagner, le peintre et musicien espagnol Rogelio de Egusquiza, qui poussa Mariano Fortuny vers l'esthétique wagnérienne en lui parlant avec enthousiasme de son œuvre à son retour de Bayreuth.

Mariano Fortuny disait de lui :

« La personne qui eut le plus d'influence pour me transporter dans le monde du théâtre fut le peintre espagnol Egusquiza.

[…] durant cet hiver, il ne me parla que des mythes et des héros de la Tétralogie […] je ne rêvais plus que de Wagner.

[…] j'étais absorbé par les scènes et les décors, et cela fut un fort rappel pour me replonger dans l'étude de la peinture. »
Fortuny

Tous ces évènements de son enfance et adolescence parisiennes ont été déterminants pour la carrière artistique de Mariano Fortuny.

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Liens sur les lieux et personnages cités dans cette page :

Mariano Fortuny y Marsal (père de Mariano Fortuny) - Wikipédia
Jean-Louis-Ernest Meissonnier - Wikipédia
Francisco de Goya - Wikipédia
Rembrandt - Wikipédia
Raimundo de Madrazo y Garreta - Wikipédia
Federico de Madrazo - Wikipédia (en Italien)
Cabinet de curiosités - Wikipédia
Diego Vélasquez - Wikipédia
Auguste Rodin - Wikipédia
Jean-Joseph Benjamin-Constant (peintre) - Wikipédia
Giovanni Boldini - Wikipédia
Richard Wagner - Wikipédia


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