Bernardino Luini « La Sainte Famille avec sainte Anne et saint Jean » à la Pinacothèque Ambrosiana à Milan

Bernardino Luini (1480 – Juin 1532) « La Sainte Famille avec sainte Anne et saint Je »

Détrempe et huile sur bois (118 x 92 cm) 1520-1530

Bernardino Luini, Sainte Famille avec sainte Anne et saint Jean, à la pinacothèque Ambrosiana à Milan

Luini, Sainte Famille Le cardinal Borromeo, qui posséda cette œuvre, indiquait que Luini s’était inspiré d’un dessin de Léonard de Vinci en exposition à la Nationale Galerie de Londres.

Il semble que Bernardino Luini avait tracé un calque de ce dessin.

Pour autant, il ne s’agit pas d’une simple reproduction, puisqu’en introduisant saint Joseph dans sa composition, Luini équilibrait différemment son tableau par rapport au dessin de Vinci.

Ce choix correspondait à la réhabilitation progressive de saint Joseph à cette époque.

Luini, Sainte Famille Rappelons qu’au XIIIe siècle, la fameuse « Légende dorée » n’avait consacré aucun chapitre à saint Joseph qui était pourtant un personnage important dans l’Évangile.

Il fallut attendre le pape Sixte IV pour que le nom de Joseph figure dans le calendrier romain en 1479, puis le concile de Trente pour que l’image de saint Joseph retrouve enfin sa place dans la Sainte Famille.

Pour revenir à l’analyse d’ensemble du tableau, on notera que la vierge Marie en est le personnage central, conformément à la plupart des représentations de la Sainte Famille.

Certes, Jésus est positionné exactement au centre du tableau pendant qu’il se tourne et bénit saint Jean-Baptiste, mais c’est en étant sur les genoux de Marie qui le tient entre ses bras ; c’est avec elle et par elle que Jésus bénit.

Luini, Sainte Famille La présence de sainte Anne, la mère de la Vierge, correspond quant à elle à la représentation dite « sainte Anne trinitaire ».

Ce lien est mis en évidence dans le tableau avec sainte Anne qui regarde Marie qui regarde Jésus.

Comme dans tous les tableaux de Luini, ces personnages semblent vivants et naturels, grâce à des couleurs douces, des tons justes, des ombres et lumières qui modèlent la peau des corps et des visages.

Les expressions sont tout aussi soignées, la Vierge accompagne les mouvements de Jésus en le suivant tendrement du regard, pendant que saint Joseph regarde son fils qui bénit saint Jean-Baptiste tout en lui tenant le menton de manière quasi paternelle.

Anne, la grand-mère de Jésus, regarde Marie en souriant et prend le ciel à témoin en levant l’index.

Luini, Sainte Famille