Pinturicchio « Vierge à l'Enfant et Dévot » à la Pinacothèque Ambrosiana à Milan

Vierge à l'Enfant

Pinturicchio (1454 – 11 décembre 1513) « Vierge à l’Enfant et un dévot »

Peinture - Détrempe sur Bois (85 x 66 cm) 1500-1510

Dans un nuage surplombant la Vierge et l’Enfant Jésus, sept chérubins protecteurs assistent à une scène de bénédiction d’un homme, qui est probablement commanditaire et donateur de l’œuvre.

L’homme est présenté de profil et il ne regarde ni Marie ni l’Enfant Jésus qui le bénit ; ses vêtements rouges indiquent sa position sociale importante, mais son attitude indique qu’il est à genoux en signe d’humilité et qu’il prie en tenant sa coiffe sur ses mains jointes.

Pinturicchio a positionné ce donateur hors de l’espace sacré où se trouvent la Vierge et son Enfant, un espace délimité par un mur de séparation qui traverse toute la largeur du tableau.

À la suite d’une restauration du tableau, on a découvert que face à ce donateur, se trouvait un autre personnage sans doute effacé lors d’une précédente restauration à cause du mauvais état de la peinture à cet endroit.

Vierge à l'Enfant Généralement, les donateurs sont représentés en couple, on suppose donc que le personnage manquant devait être l’épouse du donateur.

On voit aussi que l’Enfant Jésus est plus âgé que dans la plupart des représentations de ce thème, et qu’il est habillé comme un jeune garçon.

Jésus bénit le donateur en levant les trois premiers doigts de la main, l’index et le majeur représentant sa double appartenance au monde humain et divin, tandis que les autres doigts sont repliés sur sa paume, laquelle, comme il se doit, ne fait pas face à celui qui est béni.

Marie semble figée comme une statue, elle se tient droite et de face, mais la douceur de son visage révèle une grande sérénité.

Vierge à l'Enfant Elle protège Jésus en le tenant fermement dans ses bras, il ne peut pas tomber.

Sur la gauche, une arche naturelle de la montagne laisse entrevoir une ville orientale avec une pyramide et surtout une église qui la définit comme étant une ville sainte, Jérusalem.

Cette arche est ainsi présentée comme une porte d’accès à la ville sainte.

Un accès au sacré qui est défendu par deux guerriers habillés à l’Occidentale qui se protègent avec leurs boucliers en tentant d’empêcher un cavalier enturbanné d’entrer dans la ville ; le cavalier perce de sa lance le flanc du premier des deux hommes qui est déjà tombé à terre.

Vierge à l'Enfant Pinturicchio montre ici symboliquement les dangers mortels auxquels doit faire face le christianisme et dont il lui faut se protéger.

Rappelons à ce titre le rôle protecteur de la Vierge qui est ainsi évoqué par Pinturicchio sous l’apparence d’un tableau votif classique, où l’Enfant Jésus bénit un donateur.

On peut donc constater que Pinturicchio y a intégré un nombre important d’éléments symboliques qui rendent cette œuvre d’autant plus intéressante.

Vierge à l'Enfant