Bramantino « La Madone des Tours - Madonna delle Torri » à la Pinacothèque Ambrosiana à Milan

Bartolomeo Suardi dit Bramantino (1465 -1530) « La Madone des Tours - Vierge en trône avec l’Enfant entre saint Ambroise et saint Michel »

Peinture - Détrempe et Huile sur Bois (122 x 157 cm) 1505-1520

Bartolomeo Suardi dit Bramantino, La Madone des Tours - Vierge en trône avec l’Enfant entre saint Ambroise et saint Michel, à la Pinacothèque Ambrosiana à Milan

La Madone des Tours Le thème majeur de ce tableau est la vierge Marie, mère du Christ, qui protège l’Église des pièges de Satan.

Bramantino nous présente Marie assise sur un trône recouvert d’un tissu rouge-écarlate, tendu derrière elle par deux anges.

Ce manteau rouge est celui de la souveraine des martyres, celle qui, par le martyre de son propre cœur et par sa nature de co-rédemptrice du monde, protège ceux qui lui demandent son aide.

À gauche, saint Ambroise est à genoux avec sa mitre posée à terre ; en face de lui, l’archange saint Michel est également à genoux sur la marche de pierre qui sert de piédestal au trône.

La Madone des Tours Les deux saints sont présentés de profil et en prière de chaque côté de la Vierge.

Les deux corps morts de couleur verdâtre étendus sur le sol représentent les ennemis de l’Église terrassés par la foi.

Aux pieds de saint Ambroise se trouve le corps du prêtre hérétique Arius.

Marie se penche vers saint Ambroise pour lui tendre une plume avec laquelle le saint pourra réfuter les erreurs doctrinales de ce prêtre dictées par le Malin.

La Madone des Tours Aux pieds de l’Archange saint Michel, on aperçoit le corps d’un crapaud de la taille d’un homme étendu sur le dos comme Arius, ce monstre symbolise le démon vaincu par le saint à l’aide de son épée.

Rappelons qu’au XVe siècle le diable était souvent représenté sous la forme d’un monstre ou d’un animal.

Bramantino représente ainsi le Malin sous la forme d’un crapaud ; cet animal fut associé à la sorcellerie qui utilisait le venin de ses pustules, et devenait ainsi la figure symbolique du démon.

La Madone des Tours Le crapaud, animal visqueux et venimeux, également associé à l’avarice ou à la luxure, était donc considéré comme impur.

Rappelons que Judas était parfois représenté avec un crapaud dans la bouche.

L’Enfant Jésus, dans un mouvement symétrique à celui que fait la Vierge vers saint Ambroise, se penche vers saint Michel Archange pour accueillir l’âme de l’homme représentée par « l’animula » que lui tend le saint ; c’est une âme libérée du péché et de la mort après la mort du démon.

La Madone des Tours Cette scène d’allégeance peinte par Bramantino se déroule devant un château fort flanqué de plusieurs tours, d’où le nom attribué par la suite à l’œuvre : « La Madone des Tours ».

Ces tours et ce château fortifiés font référence à la protection apportée par la Vierge.

Et ce n’est pas un hasard si le corsage de Marie est de la même couleur gris-bleu que celle du château flanqué des deux tours derrière elle.

Marie est elle-même la tour qui protège les fidèles contre le mal.

La Madone des Tours